Que ton Règne vienne… fête du Christ Roi.

21 novembre 2025

Chers amis, chaque année, en ce dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous invite à contempler la grandeur du Christ, Roi de l’Univers. Cette fête solennelle est une invitation profonde à élever notre regard vers le mystère du Royaume de Dieu, déjà semé en nos cœurs et en notre monde, mais qui attend d’être pleinement manifesté. Lorsque nous prononçons avec foi la phrase : « que ton Règne vienne », dans la prière du Notre Père, nous ne faisons pas qu’exprimer une espérance lointaine, mais nous répondons à l’appel du Christ lui-même, qui nous convie à participer activement à l’extension de son règne d’amour, de justice et de paix. En accueillant cette invitation, nous devenons messagers du Royaume, témoins de la présence vivante du Christ qui vient à la rencontre de chacun en tant que Roi Serviteur.

C’est ainsi, qu’à la fin de cette année liturgique, j’aimerais tout simplement laisser la parole à quelques paroissiens qui ont participé à notre dernière journée d’évangélisation sur Mazan et qui, par leur présence, leur écoute et leur témoignage, ont fait présent le Royaume de Dieu dans les maisons et dans les cœurs des personnes que le Seigneur a mises sur leur chemin.

« Lors de notre mission, nous avons vécu des moments d’échange très forts. Nous avons pris le temps de l’écoute lorsqu’une personne nous a ouvert la porte et il nous a fait part du décès de sa sœur et de sa foi, et cela a ouvert le dialogue. Plus tard, nous avons rencontré Véronique, une croyante qui ne pratique plus mais qui avait autrefois une vie de foi active. Nous avons pu parler un moment avec elle. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est une rencontre avec un homme français de confession musulmane. Il nous a partagé son parcours, notamment son temps au lycée et les différences entre notre Église et l’Islam. Il nous a dit que souvent, dans sa communauté, seuls ceux qui sont encore dans la « culture » musulmane progressent vraiment dans la foi, le reste du peuple stagnait. Je trouve cela fascinant car, quand je croise des musulmans, j’ai conscience qu’on peut vraiment échanger sur les croyances de chacun, sans obstacle, en respectant les chemins de chacun. »

« Avec le père Daniel, nous avons visité les maisons du centre-ville de Mazan et nous avons rencontré des personnes souvent baptisées, mais qui avaient arrêté la pratique. Notre mission a surtout été celle de ranimer leur foi, en nous appuyant sur la fête de l’Immaculée Conception du 8 décembre. Parler de la procession aux flambeaux a éveillé curiosité et intérêt, et la beauté de cet événement a touché beaucoup de cœurs. Nous avons aussi prié avec ceux que nous avons rencontrés, notamment pour une petite Madeleine décédée à deux ans et demi, auprès de sa grand-tante très éprouvée. Nous avons aussi rencontré un homme profondément marqué par la mort de sa petite-fille à deux mois, qui nous a confessé avoir perdu pas la foi, mais la pratique de la foi à cette occasion. C’était un temps rempli de compassion et d’émotion. Nous avons aussi fais connaissance de Maria, une dame espagnole très fervente mais immobilisée depuis plusieurs années par sa maladie, qui attendait avec hâte la visite du curé de la paroisse. »

« Ce qui m’a personnellement touché, c’est de prendre le temps de vraiment connaître mes voisins. Je suis souvent passé près d’eux sans engager la moindre conversation. Cette mission m’a donné l’occasion d’aller à leur rencontre, d’annoncer l’amour de Dieu et de partager un moment de prière avec eux. Je suis très heureux d’avoir vécu cette expérience. »

« L’une de mes rencontres les plus fortes fut Maxime, un jeune homme de 23 ans qui terminait ses études. Il disait croire en Dieu plus ou moins, sans être très calé sur la foi. Son frère venait occasionnellement à la messe. Ce qui m’a frappé, c’est sa lumière intérieure, sa soif de Dieu, même sans en avoir pleinement conscience. Il cherchait des rencontres authentiques pour renouveler positivement sa vie et s’éloigner de tout ce qui lui était nuisible. Il était tellement heureux de pouvoir inviter sa maman à la procession aux flambeaux, elle qui aimait beaucoup cela. Nous lui avons donné une parole et offert une médaille miraculeuse, et son sourire a illuminé tout ce moment. »

« Nous avons rencontré un vieux monsieur sourd et aveugle, pour qui nous avons prié, touchés par ses besoins. Nous sommes aussi tombés sur une maison où des jeunes alcoolisés étaient dans un état lamentable. L’un d’eux, du haut de sa fenêtre nous a écoutés. C’était un tableau dur à voir, mais ensuite, le Seigneur nous a réservé une belle surprise : un homme nous a fait un accueil plein de tranquillité et d’humour. Il nous a dit qu’il avait des TOC depuis son passage au séminaire et souffrait. Quand nous lui avons proposé de prier, il a répondu qu’il attendait cela avec impatience. Nous avons posé nos mains sur lui et invoqué Jésus. Au moment de la prière, un rayon de soleil éclatant nous a illuminés, et il était rayonnant d’espoir. Cet homme a promis de recontacter ses amis et son prêtre proche. Ce fut un moment de grâce, fort en espérance. »

« Parmi nos rencontres, il y a eu aussi des jeunes couples comme Sébastien et Violette, qui venaient d’arriver à Mazan. Violette est enceinte, et ils ont deux enfants peut-être bientôt catéchisés. Jusqu’à présent, ils ne savaient pas trop comment s’engager, mais nos visites ont éveillé chez eux un désir d’intégration à la paroisse. Ils ont manifesté l’envie du baptême pour leur bébé à venir, et nous avons pris leurs coordonnées pour les accompagner. C’était une rencontre pleine d’amour et de joie, un vrai cadeau pour la mission et pour moi, qui considère que faire revenir les jeunes à l’Église est une vraie bénédiction. »

« J’ai passé beaucoup de temps avec Jeanne-Marie, une personne profondément attachée à la tradition et aux pèlerinages, notamment à Notre-Dame la Brune. Elle m’a confié son chagrin pour la perte de sa fille Patricia et m’a demandé de prier pour elle comme pour tous les jeunes en détresse. Elle a beaucoup apprécié la feuille des activités de paroisse et surtout la procession aux flambeaux du 8 décembre. Elle compte reprendre contact pour retrouver un lien plus fort avec la paroisse. »

Chers amis, au terme de cette année liturgique, laissons résonner dans nos cœurs ces témoignages précieux de paroissiens qui, par leur présence et leur parole d’espérance, ont incarné la présence du Royaume de Dieu dans les maisons et les cœurs ouverts. Chaque porte franchie, chaque rencontre vécue a été une semence d’amour qui fait germer la foi, ranime l’espérance et invite à la conversion. Ce chemin d’évangélisation nous montre que le Royaume ne s’établit pas par la force, mais par la douceur de la rencontre, par le service offert, par la prière partagée et l’authenticité du témoignage. En fixant notre regard sur le Christ, l’Alpha et l’Oméga, qui règne avec humilité et tendresse, puisons force et joie pour continuer notre mission, annonçant avec courage et charité la venue prochaine de son Royaume, source de vie nouvelle et de paix… Seigneur, que ton Règne vienne !