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27 mars 2020

Dimanche 29 mars 2020
5e semaine de Carême

Nous mettons entre parenthèse pour quelques temps nos éditoriaux habituels sur le visage et la vision de la paroisse d’aujourd’hui. Pour mieux y revenir... très vite !

Confinés comme des moines !

C’est certain, les moines et les moniales qui ont choisi la vie recluse par amour du Seigneur sont bien des experts du confinement ! Aussi, sont-ils à même de nous conseiller efficacement sur la manière de vivre notre confinement en cette période d’épidémie. Voici les trois conseils d’un moine de l’abbaye de Saint-Wandrille, en Normandie (d’après l’article de Bérengère Dommaigné, publié sur le site www.aleteia.org le 22 mars 2020)

1. Habiter le temps

« Le confinement c’est un apprentissage, il faut habiter le temps, le vivre dans l’instant et ne pas le laisser couler de manière difforme », explique le moine de Saint-Wandrille. Dans la vie des moines, c’est assez facile à mettre en place, puisque leur vie est rythmée par les offices. « Dieu se donne dans l’instant présent, même en temps de crise ! » Mais pour les autres confinés, il faut également apprendre à vivre le temps présent, et c’est le premier pilier de la vie confinée. « Se concentrer sur ce que je fais, à l’instant, et quand le temps est écoulé, s’arrêter pour passer à autre chose, voilà une façon « constructive » de passer le temps…

2. Une discipline

Le deuxième pilier de la vie confinée, c’est la discipline. « Paradoxalement, un temps de confinement peut être un temps de dispersion, et d’anxiété surtout à l’heure de réseaux sociaux, si chronophages ». Et entendre ce moine, « coupé du monde » depuis dix ans, expliquer avec clarté et une grande connaissance, le monde des Facebook, Twitter et Instagram, où nous sommes si nombreux à dilapider notre temps.

« La liberté intérieure peut être anéantie par la vacuité d’internet tout comme par l’absence de discipline ». Il faut donc hiérarchiser l’important, et se détourner de ce qui nous en éloigne. L’Homme doit rester maitre de lui-même, accepter sa faiblesse mais aussi se maitriser. Ainsi pour en revenir aux écrans, qui semblent à tous indispensables pour ne pas être coupé du monde, en cette période de confinement, on peut les utiliser, mais à bon escient. « Le chapelet en direct avec le Pape sur le site du Vatican, n’est pas du temps perdu ! Mais c’est 30 minutes, pas trois heures à réactualiser sa page Twitter… »

Le rapport au temps est donc le vrai challenge de ce confinement. Trouver une discipline dans l’horaire de sa journée, des temps dédiés, prévus à l’avance, pour rythmer sa journée. « Ce confinement peut aussi être l’occasion de faire autrement, de repenser à ses priorités de vie ». Et de se poser aussi les bonnes questions, « qu’est-ce que je ne fais pas d’habitude et que je peux faire à présent ? »

3. Rester en communion

L’autre besoin que ce confinement met en exergue, c’est le besoin essentiel pour les hommes d’être en communion. « Le confinement touche à notre désir de sociabilité, un désir qu’il faut également cultiver ». Là encore, rien ne vaut le contact humain, et donc plutôt le téléphone, la voix qui communique plus qu’un réseau social ! Les très nombreuses initiatives inventives entres voisins ou paroissiens en sont d’ailleurs la preuve ! Enfin s’il faut encore se convaincre, il est bon de savoir que même les ermites, s’imposent une discipline, au quotidien. Et pour ce qui est de la communion avec les autres, ils la vivent à travers l’union de prière ! Là est le secret, vivre en communion avec les autres, tout éloignés qu’ils soient. Et penser également à ceux qui vivent « la double peine », comme les SDF par exemple. « Ne négligeons jamais la force de la prière et la communion des saints », conclut notre moine normand.