Dimanche 11 mai 2025
4ème Dimanche de Pâques
« Ouvrons grand les portes de nos églises » : ce slogan résonne aujourd’hui avec une force nouvelle dans notre secteur interparoissial. Face aux mutations de la société, à la sécularisation et à la baisse de la pratique religieuse, la question de la place et du rôle de nos églises paroissiales devient fondamentale. En France, on compte plus de 42 000 églises et chapelles paroissiales, dont la très grande majorité demeure propriété des communes ou des diocèses, et qui constituent un patrimoine inestimable, tant sur le plan architectural que spirituel. Mais ce patrimoine n’a de sens que s’il reste vivant, habité, et ouvert à tous.
Pourquoi ouvrir davantage nos églises ?
Dans de nombreux villages et quartiers, l’église est souvent le dernier lieu public encore debout, témoin de l’histoire locale et de la foi de générations. Pourtant, force est de constater que, bien souvent, ces édifices restent fermés en dehors des offices dominicaux ou de quelques grandes fêtes patronales. Le risque, pour toute église, est de devenir une « belle maison sans âme ». Or, l’Église, au sens profond, n’est pas d’abord un bâtiment, mais la communauté vivante de ceux qui se rassemblent au nom du Christ. Une église fermée, inaccessible, ne peut remplir pleinement sa mission d’accueil, de prière et de témoignage. Elle devient alors un lieu figé, réservé seulement à quelques privilégiés.
Ouvrir l’église, c’est permettre à chacun – croyant ou simple chercheur de sens, habitant du village ou visiteur de passage – de pousser la porte, d’allumer une bougie, de déposer un fardeau, de goûter au silence. C’est offrir une respiration au cœur du village, un espace de paix et de lumière dans le tumulte du quotidien.
Depuis plusieurs années, des initiatives locales et nationales invitent à redonner vie à nos églises. Des événements tels que « La Nuit des églises » ou le réseau « Églises ouvertes » témoignent de ce désir de voir nos lieux de culte redevenir des espaces d’accueil, de culture, de prière et de rencontre. Il s’agit de sortir d’une logique de fermeture – parfois dictée par la peur du vol ou du vandalisme – pour entrer dans une dynamique de confiance, d’ouverture et de service.
Des initiatives concrètes pour nos églises
Ce désir d’ouverture et d’accessibilité est largement partagé par de nombreux paroissiens de notre secteur interparoissial, comme en témoignent les nombreuses réponses recueillies lors du récent questionnaire. D’ailleurs, beaucoup d’initiatives et de personnes de bonne volonté se sont déjà engagées, parfois depuis plusieurs années, dans cette mission d’ouverture des églises et chapelles de nos villages, et je saisis l’occasion de les remercier chaleureusement. Je pense à l’église de Mazan, celle de Blauvac, la chapelle de Nazareth et l’Eglise Saint-Pierre de Bédoin, Flassan et tant d’autres qui bénéficient déjà de ces efforts. Des célébrations de la Parole ou des récitations de chapelet y sont organisées ponctuellement, offrant un souffle à ces lieux de prière. À Caromb, l’Association pour la sauvegarde du Patrimoine assure une permanence à l’église chaque mardi matin de 10h à 12h, permettant à tous d’y entrer pour prier ou visiter – un service discret mais essentiel, que nous saluons. Nous voulons poursuivre dans cet élan et aller encore plus loin.
Une réunion récente, organisée autour de l’adoration eucharistique à Caromb, a permis d’envisager de déplacer ce temps de prière – qui a lieu actuellement au presbytère – dans l’église elle-même, au moins pendant le printemps et l’été. Concrètement, cela permettrait d’ouvrir l’église trois jours par semaine, le mardi, le mercredi et le jeudi, de 8h30 à 20h. Quelle avancée ! Ce serait déjà un grand apport et une véritable respiration pour l’église et pour tout le village. En parallèle, la proposition de célébrer les messes en semaine à l’église paroissiale, répond à la même volonté de rendre visible et accessible la vie de la communauté chrétienne. Certes, le presbytère de Caromb offre des avantages de confort, de recueillement, de facilité de stationnement. Mais il est un peu à l’écart, moins visible, moins accessible pour ceux qui voudraient spontanément rejoindre une célébration ou un temps d’adoration. L’église, au cœur du village, ouverte et animée, devient alors un signe vivant de la présence du Christ parmi nous.
Une maison vivante, un service partagé
Faire vivre l’église, ce n’est pas seulement une question de clés ou d’horaires. C’est aussi une invitation à chacun de s’impliquer, selon ses disponibilités et ses talents. Il s’agit d’assurer une présence, même modeste : proposer une heure de permanence, s’inscrire pour un temps d’adoration, accueillir les visiteurs, entretenir la beauté du lieu, etc. Chacun peut trouver sa place dans ce service, si précieux et si simple à la fois, qui permettra à d’autres de faire l’expérience de la paix et de la lumière de Dieu.
Chers amis, le Père Nelson et moi-même aimerions poursuivre cette réflexion afin de trouver des idées qui nous permettront d’ouvrir davantage nos églises et chapelles (dialogue avec les mairies, installation de systèmes de vidéosurveillance, grands affiches avec les horaires d’ouverture, etc..). Mais cet élan ne peut se poursuivre sans l’engagement de chacun. Si vous souhaitez donner un peu de votre temps, proposer une idée ou participer à l’accueil, n’hésitez pas à vous manifester. Ensemble, faisons vivre nos églises, pour aujourd’hui et pour demain, afin qu’elles demeurent des maisons vivantes, habités, signes de la présence de Dieu au cœur de nos villages.