Saint Joseph, ou les paradoxes divins…

26 février 2021

Dimanche 28 février 2021
2e dimanche de Carême

Nous poursuivons notre chemin de Carême avec saint Joseph, un saint riche en paradoxe, comme nous le présente Jean-Michel Castaing, dans un article publié le 21 février dernier sur le site www.aleteia.org

À l’exception de son épouse, la Vierge Marie, aucun homme ne fut plus proche que lui de la Parole. Cependant, l’Écriture ne rapporte aucun dire du charpentier de Nazareth ! Un autre paradoxe réside dans le contraste existant entre sa proximité de cœur, d’esprit et de corps avec le Fils de Dieu incarné, et le service matériel qu’il ne cessa d’exécuter au profit de la sainte Famille, depuis son accueil de Marie et la fuite en Égypte, jusqu’à l’apprentissage de Jésus du métier de charpentier. 

Familier du Mystère et serviteur obscur
Joseph fut un réaliste qui crut à l’impossible ! Non seulement cet humble descendant du roi David pouvait contempler de ses yeux de chair la Sagesse divine en personne, mais de plus celle-ci l’appelait « père », du même nom que, dans l’éternité, le Fils, Unique engendré, appelle Dieu ! En dehors de la Vierge, qui peut se vanter d’avoir été plus proche du Cœur de Jésus ? Et malgré cette gloire incommensurable, Joseph reste le charpentier de Nazareth ! Certes, le travail du bois était une profession noble en Israël. Néanmoins, le père adoptif de Jésus n’a jamais tiré aucune gloriole de sa proximité du plus grand mystère de l’histoire humaine ! Joseph contemple le Verbe de Dieu, l’assiste et l’éduque tout en continuant à vaquer à ses occupations professionnelles et familiales. Exemple très instructif : la plus grande contemplation n’est pas exclusive de l’exécution des tâches matérielles. La foi la plus vive ne pousse jamais à nous évader du monde. 

Les grâces appellent les grâces
Mais, surtout, tout est grâce. Nous n’avons pas à nous vanter des richesses spirituelles que Dieu nous dispense. Elles sont un pur don de Sa part. Saint Joseph l’avait compris le premier, bien avant que Jésus ne commence sa prédication. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? », demandait saint Paul. Joseph comprenait que sa justice venait de Dieu, de même qu’il savait n’être pas le père biologique de Jésus. Et à cause de son humilité, Dieu lui fit la grâce immense de devenir le père adoptif de Son Fils. Joseph avait déjà l’humilité et l’amour, ce qui lui valut de recevoir par surcroît la personne de Jésus ! Dans l’époux de Marie se vérifiait déjà l’adage que prononcera plus tard la Sagesse incarnée : « Car à celui qui a, on donnera et il aura du surplus » (Mt 25,29). Joseph, parce qu’il savait qu’il ne possédait rien par lui-même, reçut la paternité de Celui qui est égal au Père ! Décidément, le christianisme est bien la religion des paradoxes !