En ce joli mois de Marie, et si la prière du chapelet m’ennuie…

7 mai 2021

D’un article du père Nicolas Buttet,
paru le 25 mars 2020 sur www.aleteia.org

Au début de son pontificat, saint Jean Paul II faisait cette confidence : « Le chapelet est ma prière préférée. Prière merveilleuse dans sa simplicité et sa profondeur ». Prière merveilleuse ? Ce n’est pas toujours l’impression que donne la récitation du chapelet ! Son caractère répétitif peut heurter notre spiritualité qui préfère l’intimité de la contemplation ou la solennité de la liturgie à la succession des « Ave ». Dans ce sens, le chapelet est une prière de purification… Et c’est bien ainsi ! Toutefois, il arrive que cette prière nous ennuie. Alors, comment la faire dans ce cas ? Il y a plusieurs approches possibles.

Non pas « rabâcher des mots », mais « prier les mots ».
Prier le chapelet demande une attention détendue. Attention, il ne s’agit pas d’une distraction évasive ! Ni même une concentration laborieuse ! La répétition permet de laisser résonner les paroles. C’est comme un mouvement qui nous emporte. Le chapelet n’est pas une routine mais une route qui nous conduit, par Marie, au Christ. Les paroles mêmes qui sont priées ont toute leur importance. Lorsque Marie entendit la salutation de l’ange : « Chaïré ! » (« Réjouis-toi ! »), tout Israël, toute l’humanité, tout l’univers se sont réjouis avec elle ! Le salut du monde a commencé par ces mots : « Chaïré » ! Réciter le rosaire, quels que soient les mystères, c’est toujours s’unir à cette joie de Marie qui accueille le Sauveur.

S’unir aux moments de la vie de Jésus.
Saint Jean Paul II nous invitait à méditer avec Marie les mystères de la vie du Christ. C’est une manière d’adorer et d’éviter « la récitation mécanique de formules », comme le disait le pape Paul VI. Il ne s’agit pas d’une réflexion, mais d’un regard simple et paisible posé sur un aspect du mystère contemplé. Une image peut fixer notre attention, une parole peut demeurer en nous pendant que nous récitons tranquillement la salutation angélique. On peut aussi diviser la méditation des mystères en plusieurs temps dans la journée.