Église de Caromb, entre fête, patrimoine et nouveaux projets

18 septembre 2025

Chers amis, ce dimanche, notre communauté se réjouira en se rassemblant pour une célébration toute particulière : la fête de la Saint Maurice, patron de l’église de Caromb. Une messe solennelle, marquée par la procession du buste du saint patron au milieu des chants de fête, nous permettra d’honorer celui qui veille sur ses habitants depuis des siècles. Dans ce même élan, les Journées du patrimoine, qui auront lieu ce week-end, nous rappelleront que ce trésor de foi et de culture est un héritage commun à préserver et à transmettre.

C’est dans cette dynamique de fête et de mémoire que s’inscrivent également les projets concrets qui s’ouvriront à partir de cet automne dans l’église de Caromb. Ils poursuivent trois objectifs : sauvegarder notre patrimoine, protéger ce qui le constitue et améliorer la participation de chacun à nos célébrations. Voici, dans le détail, les trois grands projets qui rythmeront l’année à venir.

La restauration de l’orgue

L’orgue de l’église Saint-Maurice est à la fois un élément majeur du patrimoine local et un témoin de l’histoire du village. Construit en 1702 par Pierre Galeran et installé par Charles Boisselin, il reflète le savoir-faire musical et religieux de son époque. Depuis quelques années toutefois, il est menacé par une infestation d’insectes xylophages qui ont endommagé le buffet en bois, une partie de la structure interne ainsi que les soufflets, essentiels au fonctionnement de l’instrument. Sans restauration, le risque était de voir l’orgue perdre ses qualités sonores et subir des dommages irréversibles.

Face à cette urgence, la réaction de la communauté a été immédiate. L’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de Caromb, avec le soutien des collectivités territoriales, de l’État et de la Région, a lancé une grande campagne de dons. Grâce à la générosité des paroissiens, des habitants et de nombreux amoureux de l’art, les 15.000 euros nécessaires au lancement des travaux ont été réunis. Chacun peut se réjouir de ce succès, car il est le fruit d’une solidarité locale et d’un esprit de transmission. L’organisation d’événements fédérateurs, comme la brouillade de soutien, a également contribué à rassembler la communauté autour de ce projet.

Le 28 septembre 2025 marquera une étape importante : le lancement officiel de la restauration. L’installation d’échafaudages permettra un accès sécurisé à l’instrument. Suivra une phase de démontage minutieux, étape indispensable pour atteindre toutes les parties abîmées : buffet, mécanique, bois et soufflets. Ce travail délicat et exigeant confié à l’Atelier Quoirin de Carpentras est la garantie d’une restauration respectueuse de l’esprit de l’orgue originel.

Prévu pour durer environ quatre semaines, le chantier offrira une véritable renaissance à notre instrument. Au terme des travaux, l’orgue retrouvera sa voix et pourra à nouveau accompagner nos liturgies et nos concerts, redonnant à Caromb une richesse musicale précieuse.

Le traitement des bancs

Si l’orgue nous oblige à lever les yeux et à tendre l’oreille, les bancs de l’église, eux, nous ancrent dans une autre réalité : celle du quotidien de nos célébrations. Rangées après rangées, ces bancs ont accueilli des générations de paroissiens : enfants au catéchisme, jeunes fiancés, familles en deuil, fidèles en prière. Ils racontent eux aussi une part de notre mémoire commune.

Malheureusement, eux aussi sont menacés par les attaques d’insectes xylophages. Afin de préserver ce mobilier essentiel, il sera nécessaire de procéder à un traitement global de l’église. Ce traitement exige une méthode radicale mais efficace : la diffusion contrôlée d’un gaz à l’intérieur de l’édifice afin d’éliminer les parasites logés dans le bois.

Ce procédé nécessite de fermer l’église pour environ un mois, afin de garantir non seulement l’efficacité du traitement mais aussi la sécurité de tous. Ce temps de fermeture (date encore à définir) peut sembler contraignant, mais il doit être vu comme un investissement pour l’avenir. Car restaurer les bancs, c’est offrir aux générations à venir un espace accueillant et sûr, où chacun pourra s’asseoir et prier dans la sérénité.

Durant cette période, la paroisse mettra tout en œuvre pour maintenir la vie communautaire avec des propositions concrètes : messes dans d’autres lieux, temps de prière partagés, solidarité renforcée.

Un vidéoprojecteur pour les chants

L’autre grande nouveauté à Caromb n’est pas liée à la préservation du passé, mais à une amélioration pour notre présent et pour l’avenir. Depuis notre arrivée l’année dernière avec le Père Nelson, une question revenait sans cesse : comment permettre à toute l’assemblée de chanter plus facilement, sans devoir jongler entre plusieurs carnets, feuille des chants ou livrets ?

Nous le savons bien, les carnets de chants, souvent multiples, finissent par décourager. Pages difficiles à trouver, feuilles des chants oubliées au presbytère, formats variés : autant d’obstacles qui compliquaient la participation. Beaucoup finissaient par renoncer au chant, ou se contentaient de suivre de mémoire, voire simplement d’écouter.

L’expérience menée à Mazan depuis un an a montré son efficacité : grâce à un vidéoprojecteur, les paroles apparaissent clairement, visibles de tous, et favorisent une participation plus spontanée et joyeuse. Nous avons donc souhaité transposer cette expérience à Caromb.

Le défi était toutefois de taille : la richesse architecturale et artistique de notre église ne permet pas d’utiliser de grands murs vides comme à Mazan. Après réflexion et plusieurs essais, la solution la plus respectueuse du patrimoine s’est imposée : l’installation d’un écran rétractable. Réservé uniquement aux messes, cet écran sera intégré discrètement dans le chœur. Hors célébrations, il disparaîtra pour laisser toute sa place à la beauté des tableaux et des sculptures.

Inauguré lors de la messe de secteur dimanche dernier, ce système repose sur des supports déjà existants et reste simple à démonter en cas de besoin. Actuellement en phase de test, cet outil contribuera aussi à réduire le recours au papier et aux photocopies, afin que plus personne ne soit freiné par un carnet introuvable ou une page égarée, mais que tous puissent s’unir dans un même élan spirituel et musical.

Conclusion

En engageant ces trois chantiers – restauration de l’orgue, traitement des bancs, installation d’un vidéoprojecteur pour les chants – l’église de Caromb se tourne à la fois vers son passé, son présent et son avenir. Elle choisit de protéger ses trésors, de prendre soin de son mobilier, et d’ouvrir des chemins nouveaux pour la prière communautaire. Mais au-delà des pierres, du bois et de la technique, c’est bien nous tous, paroissiens et habitants, qui sommes appelés à vivre cette rénovation comme un signe de vie et d’espérance. Puissions-nous, au fil de ces mois à venir, accueillir ces changements non comme de simples travaux, mais comme un appel à l’unité, à la participation, à la solidarité. Alors, oui, à Caromb, notre église fait peau neuve : non pas pour changer son âme, mais pour mieux la révéler.