30 novembre - Saint Pierre Fourier

28 novembre 2020

Saint Pierre Fourier est né le 30 novembre 1565 à Mirecourt dans les Vosges, en Lorraine et mort le 9 décembre 1640 à Gray.

Prêtre catholique et religieux augustin lorrain, il est béatifié le 29 janvier 1730 à Rome par Benoît XIII, puis canonisé le
27 mai 1897 par Léon XIII.

Il est considéré,

  • d’une part comme l’un des pionniers de la Réforme catholique, dans le sillage du Concile de Trente,
  • d’autre part comme un pionnier en matière d’éducation (promotion de l’enseignement des filles et de la méthode pédagogique dite « simultanée »).
  • Il est également considéré comme un grand patriote lorrain.

Deux périodes historiques contrastées chevauchent la vie de Pierre Fourier :

  • la période brillante et féconde des règnes des ducs de Lorraine Charles III (1545 à 1608) et de son fils Henri II (1608 à 1624) et
  • une période d’atroces misères qui s’installent pendant la Guerre de Trente Ans qui a sans doute inspiré la gravité dramatique qui traverse sa vie et son œuvre.

Les années de son existence sont celles d’une mutation profonde du monde occidental 

  • expansion de l’humanisme,
  • diffusion du livre,
  • passage d’une société terrienne à une société urbanisée, d’une économie rurale à une économie d’affaires.

Au cours de ces années de transition, il sait tirer des conséquences pratiques remarquables dans de nombreux domaines. D’où son intérêt :

  • pour l’école et la culture,
  • pour la promotion de la femme dans différents secteurs d’activité,
  • pour le développement du crédit,
  • pour une politique fondée non plus seulement sur des dynasties, mais sur des principes moraux et le respect scrupuleux de la Loi.

En 1578, à l’âge de 14 ans, Pierre Fourier entre au collège jésuite de Pont-à-Mousson où il poursuit pendant six ans des études de grammaire et de rhétorique.

En 1585, Pierre Fourier entre chez les Chanoines réguliers de saint Augustin, à Chaumousey, près d’Épinal.

  • Ordonné prêtre à Trèves le 25 février 1589, il célèbre sa première messe à l’abbaye de Chaumousey le 24 juin.
  • Il revient ensuite à l’Université de Pont-à-Mousson où il accomplit pendant sept ans des études de théologie et de droit. Il est formé à la théologie de Saint Thomas.
  • Il revient à l’abbaye de Chaumousey en 1595 et administre la paroisse du village qui dépend de l’abbaye jusqu’en 1597.

On lui confie en 1623 la réforme de son ordre, les chanoines réguliers de saint Augustin.

  • À de nombreuses reprises entre août 1625 et janvier 1626, Pierre Fourier séjourne à l’abbaye de Domèvre-sur-Vezouze. Il institue la Congrégation de Notre-Sauveur dont il devient le supérieur pour le duché de Lorraine en 1632.

En 1597, il devient curé de Mattaincourt (Vosges).

  • Il crée un système d’entraide comparable de nos jours au Secours catholique qu’il appelle une petite dévotionnette (équipe de cinq à six laïques qui collectent des vivres et les distribuent), et il met en place une soupe populaire.
  • Pour éviter aux artisans en difficulté d’avoir à emprunter de l’argent aux usuriers, il fonde une caisse mutuelle : la bourse Saint-Epure qui prête sans gage et sans intérêt.
  • Il œuvre pour la promotion de la santé (nourriture saine, salubrité des locaux, pureté de l’eau consommée) et participe activement à la lutte contre la Grande Peste de 1631-1632 en édictant des règles et des pratiques qui enrayent la progression du mal.

À des religieuses qui lui conseillent alors de quitter sa paroisse pour préserver sa vie, il répond : « Mes bonnes sœurs, si vous saviez ce que c’est d’être curé, c’est-à-dire pasteur des peuples, père, mère, capitaine, garde, guide, sentinelle, médecin, avocat, procureur, intermédiaire, nourricier, exemple, miroir, tout à tous, vous vous garderiez bien de désirer que je m’absente de ma paroisse durant cette saison. »

Pierre Fourrier meurt à l’âge de 75 ans, en exil à Gray (Franche-Comté), pour avoir été fidèle à son souverain, le duc de Lorraine, alors que Louis XIII et le cardinal de Richelieu essaient d’annexer le duché de Lorraine.