Portrait - Maïté : Dieu m’a trouvée !

1er mars 2020

Maïté est une jeune femme de presque 40 ans, habitant dans la région de Carpentras.

Entretien avec Martine Racine, pour l’émission Pourquoi le taire ? sur RCF Vaucluse.

Etes-vous née dans une famille catholique pratiquante ?

Oui tout à fait.

Donc vous êtes tombée dans la marmite quand vous étiez petite ?

C’est exactement ça, en particulier dans celle de Notre-Dame de Vie, avec une tante laïque consacrée à Notre-Dame de Vie, mais aussi un grand-oncle prêtre, plusieurs vocations dans la famille.

Et à votre adolescence, tout était simple ?

Pas du tout, parce que quand on tombe dans la marmite, on a tendance à se noyer un petit peu. Très vite, une colère est née en moi et elle a explosé à l’adolescence. Si Dieu nous demandait de faire des choses impossibles, on ne peut pas être irréprochable par soi-même.

Vous êtes devenue rebelle ?

Oui, ce perfectionnisme m’a étouffée et cela a explosé. Je trouve qu’aujourd’hui, cela fait extrêmement cliché, mais j’ai fait tout ce qu’on peut imaginer : j’ai commencé à fumer et à boire relativement tôt ; dès que j’ai eu l’occasion de sortir, c’est ce que j’ai fait ; je me suis retrouvée avec des piercings, un tatouage, la tête rasée, j’ai même fait une crête à moment donné ! Tout ça vers 20 ans, à l’âge des études. Dès que j’ai eu le bac, à 17 ans, je suis partie de la maison.

Vous étiez contre l’autorité ?

Oui, même si je la respectais énormément. J’étais en bataille contre Dieu et contre mes parents. L’image qu’on se fait de Dieu est toujours très proche de la relation qu’on a avec ses parents.

Vous étiez en couple ?

A 20 ans j’ai rencontré quelqu’un, avec qui je me suis installée, étonnamment sur un modèle relativement chrétien parce qu’on a été fidèles tous les deux très longtemps, sauf qu’on n’était pas mariés ; ensemble, on faisait beaucoup la fête et les seules choses importantes étaient les voyages, dépenser notre argent dans des choses complètement futiles.

Vous auriez pu être heureuse mais vous ne l’étiez pas...

J’avais tout ce que la société me proposait : des amis, dans un milieu branché, un peu intellectuel ; on sortait dans des musées, des soirées culturelles, avec beaucoup de drogue aussi, parce que ça fait partie de ce milieu-là. Il y avait également beaucoup d’alcool, beaucoup de débauche, tout en prétendant que c’est comme ça qu’on profite de la vie. Donc j’avais tout ce qu’il fallait pour profiter…et c’est ce que j’ai fait, sauf, qu’avec tout ça, il y avait le vide : le vide qui m’a poussée à me mettre en couple, le vide qui me poussait à tenter toutes ces expériences, et ce vide ne faisait que grandir. Je me sentais extrêmement seule et tout perdait son sens car tout était possible et que, finalement, plus rien n’avait de valeur.

Et Dieu avait disparu de votre vie ?

Je ne m’en rendais pas compte mais oui ; on me regardait comme la catho dans mon groupe d’amis ; malheureusement cela n’était fondé sur rien car tout ce que j’avais de catholique remontait à l’enfance.

Vous habitiez en France ?

A l’époque, j’habitais en Belgique ; je suis restée 10 ans à Bruxelles.

Et tout à coup, les épreuves se sont succédé. Que s’est-il passé ?

Le Vendredi Saint de 2009, je perds la vue de l’œil gauche avec une terrible migraine ; on m’emmène aux urgences et durant les 3 jours du Triduum pascal, je suis sous perfusion de cortisone ; et on m’apprend que j’ai une sclérose en plaques. La nouvelle tombe comme un couperet, écrit sur un petit bout de papier. Un vrai coup de massue, parce que déterminée et orgueilleuse comme je l’étais encore, je me disais que j’allais m’en sortir, que j’avais les choses en mains pour avancer.
La sclérose en plaques fonctionne par poussées et on ne sait jamais quand va être la prochaine, ni la violence qu’elle va avoir. Avec cette épée de Damoclès, on a envie de vivre encore plus vite qu’avant. Et comme je n’avais rien construit encore, je décide d’avoir un enfant ; j’impose un peu cela à mon compagnon de l’époque ; avec un peu de difficulté, je tombe enceinte deux ou trois ans plus tard et je fais une fausse couche dans les deux mois qui suivent. Donc deuxième coup de massue.
Et comme je suis têtue comme une mule, je continue à vouloir avancer à la force de mes petits bras. On décide de se marier…enfin, je décide et il accepte. A deux mois du mariage, il annule parce qu’il perdait son travail et que, pour lui, sans travail, on ne pouvait pas se marier.
A ce moment-là, je n’avais plus de corde à mon arc : tout s’écroulait. Je me souviens très bien de cette sensation de vertige immense, et simultanément, un sentiment de délivrance. Un poids a quitté mes épaules quand j’ai quitté mon compagnon : j’ai lâché, baissé les bras et là, j’ai su qu’il y avait de l’espoir, même si je ne savais pas exactement comment.

C’est à ce moment-là que vous partez en Inde.

Je pars en Inde dans une recherche spirituelle ; quelque part, je me suis rendue compte que c’est mon compagnon qui m’empêchait d’aller à l’église car pour moi, il était important de ne pas communier étant donné que je vivais en couple hors mariage. Et donc, libérée de mon compagnon, je suis partie en Inde dans l’idée de chercher Dieu, même si je ne le cherchais pas au bon endroit. Mais Lui m’a trouvée et c’est le principal.

Il vous a trouvée là-bas ?

On va dire qu’Il m’a appelée là-bas : j’étais en retraite de méditation, dans le silence et là, il m’est venu d’aller à Medjugorje avec mes parents. Je ne sais pas qui a suscité cette idée, mais, en attendant, à mon retour, je suis allée à Medjugorje avec mes parents.

Vos parents devaient être heureux de vous retrouver ?

Heureux mais inquiets, car ce n’était que le début, mais c’était le tout premier pas, après toutes ces années. Mes parents m’ont accueillie mais la paroisse aussi car je me suis rendue compte que beaucoup avaient prié pour moi pendant mon voyage en Inde ; j’ai senti cette force de la prière d’intercession, j’en étais très reconnaissante. Mais il y avait encore tout un chemin à faire pour revenir vraiment à l’église.

Donc, revenue dans le Vaucluse, vous êtes retournée à la messe ; comment ça s’est passé ?

Cela m’a paru d’abord un effort, parce que je voulais revenir à Dieu, j’avais senti qu’Il était là, qu’Il m’appelait et je comprenais que si Dieu existait, alors la vie était complètement changée. Si Dieu existait, je ne pouvais plus faire semblant, faire n’importe quoi. J’ai commencé tout simplement à être honnête avec Dieu et je me suis engagée à faire une seule chose : aller à la messe tous les dimanches et prié le chapelet. Ensuite je suis allée au caté gourmand, puis dans une cellule paroissiale ; ensuite, après un deuxième pèlerinage à Medjugorje, j’ai lancé un chapelet le jeudi soir au secours catholique.

Dieu vous parle ?

Oui, principalement à travers sa Parole ; mais aussi à travers des inspirations, des rencontres, des gens qu’Il met sur mon chemin.

Maintenant, vous êtes très proche d’une jeune communauté de missionnaires brésiliens.

Oui j’ai retrouvé chez ces jeunes brésiliens la joie qui naissait en moi dans tout ce parcours ; eux savent l’exprimer et ils m’ont appris à le faire aussi. Depuis, je les aide dans l’organisation et l’animation de la messe, de certaines soirées, de veillées pour les jeunes.

Vous organisez aussi un car pour Medjugorje.

Oui, j’organise un car pour le festival des jeunes à Medjugorje qui a lieu au mois d’août de chaque année.

Vous êtes toujours peut-être en recherche mais Dieu vous a bien trouvée ?

Oui et je ne compte pas le lâcher !

Etes-vous heureuse ?

Oui, je suis heureuse !

Retrouvez la suite de cet entretien sur RCF Vaucluse : Maïté découvre ce lieu exceptionnel de Medjugorje