Le choix d’Adan et Eve

3 septembre 2021

Marie a reçu une grâce particulière le jour de sa conception que l’on retrouve chez quatre personnes seulement, dans l’humanité. Deux ayant été fidèles et deux infidèles.

Les deux premières personnes qui ont reçu cette grâce d’Immaculée Conception, donc de présence totale au fond de leur âme toute petite, de Dieu, présence mystique, presque palpable ,étaient Adam et Eve, dont, il faut le rappeler, l’Eglise a toujours affirmée l’existence réelle et a toujours refusé les tentatives des années 1970 où on voulait faire d’Adam et Eve les symboles d’un peuple humain primitif qui évoluait.

Les deux autres personnes qui ont reçu cette grâce, c’est la nouvelle Eve, Marie et le nouvel Adam, Jésus, mais avec cette caractéristique particulière, que Jésus n’est pas une personne humaine. Il possède une nature humaine complète qui possède, elle, la grâce totale, mais il n’est pas une personne humaine, il est la personne du Verbe éternel fait chair.

Donc parmi les personnes humaines, seule Marie y a été fidèle tout au long de sa vie.

Nous ne sommes donc pas, nous, fils d’Adam et Eve, immaculés dans notre conception, ce qui veut dire qu’à cause du choix libre, parfaitement maîtrisé, lucide, d’Adam et Eve qui étaient nos premiers parents au tout début de l’humanité, dotés d’esprit, ils eurent à poser un choix qui engageait non seulement eux-mêmes, mais leurs enfants après eux. Il est normal que ce choix ait engagé leurs enfants après eux. C’est comme ça que Dieu fonctionne avec l’humanité, de même que nous, parents, nous engageons nos propres enfants ! Mais nous ne sommes pas patriarches, nous n’engageons QUE nos enfants et quand nous décidons que notre enfant ne sera pas baptisé, Dieu respecte notre choix et ne vient pas dans son âme.

Donc, Adam et Eve, parents de l’humanité, dotés d’une grâce extraordinaire qui faisait d’eux des Sages, la Sagesse n’étant pas n’importe quelle science ! Adam et Eve étaient certainement très mauvais en science, très mauvais en technique, comme le manifeste les fouilles archéologiques qui montrent les hommes du paléolithique qui ont tout inventé.

Par contre, au plan de la Sagesse, c’est-à-dire au plan des questions fondamentales de l’humanité : « D’où est-ce que je viens ? Qui suis-je, ici sur terre ? Et quel est le but de cette vie ? Qu-est-ce-que je vais faire après la mort ? Ils avaient reçu une connaissance plénière, profonde et qui n’était pas seulement théorique, qui se réalisait par la présence presque palpable, non la vision béatifique mais quelque chose d’inférieur mais extrêmement fort de ce Dieu qui les avait créé.

Et donc ils savaient parfaitement ce que Dieu leur demandait. Ils savaient que leur choix les engagerait eux et l’humanité après eux. Et leur choix consistait en ceci :

Est-ce-qu’ils acceptaient d’être, perpétuellement dans une attitude d’obéissance humble, comme des petits enfants, dans la confiance en ce Dieu dont ils sentaient la présence, ou est-ce-qu’au contraire, ils décidaient de prendre leur liberté totale, de choisir eux-mêmes ce qu’ils appelaient

« le bien » « le mal » et c’était symbolisé par « l’arbre de la connaissance du bien et du mal » ?

En prenant cette liberté, ils la choisissait pour eux et ils décidaient aussi pour leurs enfants qui naitraient libres, autonomes et sans la présence de Dieu, de ce Dieu aimant dans leurs coeurs, au moment de leur conception.

Ils savaient aussi, que s’ils faisaient ce choix, ils mourraient de toutes les façons possibles, à savoir que Dieu, voulant les laisser libres, s’en irait, cacherait sa présence. Ce serait donc une sorte de mort d’ordre spirituel, en ce sens qu’ils perdraient le contact avec Dieu, ce qu’on appelle

« la Charité », cette relation d’amour tendre, réciproque, qu’ils avaient en Eden.

D’autre part, ils mourraient au sens psychologique, dans une solitude sur terre et au sens physique, parce que Dieu ne viendrait pas les chercher lorsque ce serait le moment de passer dans l’autre monde. Il laisserait la biologie continuer son travail, simplement et les entrainer dans la mort.

Leur science était parfaite, au point de vue théorique. Il y avait simplement une chose qui leur manquait évidemment, c’est l’expérience pratique que ce que pouvait être ce mot « mort ». Ils ne savaient pas ce qu’était que mourir, sauf extérieurement peut-être à travers la vie animale qui manifestement était comme maintenant, une vie biologique, connaissant les proies, les prédateurs etc… mais en eux-mêmes, ils n’avaient pas expérimenté la mort. Et c’est ce qui fit que plus tard, ils purent être sauvés, parce qu’ayant expérimenté la mort, ils se repentirent.

Mais Lucifer reçut l’autorisation de les approcher, mais de les approcher de l’extérieur. A cause de la grâce originelle qu’ils avaient en eux, il ne pouvait pas les tenter de l’intérieur en appuyant sur leurs propres passions, parce-qu’Adan et Eve avaient reçu la Grâce d’une harmonie totale, simple, limpide entre leur volonté spirituelle et leur sensibilité et leur corps qui leur obéissaient parfaitement. Donc, Lucifer, dans sa présence visible, une espèce de corps qu’il se façonna parce que c’était concret, leur apparut à travers ce qui correspond à la connaissance naturelle de l’homme, donc à travers le sensible. Il reçut le droit de les approcher et de leur présenter les avantages de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Et il les présenta en dignité, en fierté, en les tentant véritablement et en leur disant « En fait, vous ne mourrez pas, vous deviendrez comme des Dieux, libres, capables de choisir vous-mêmes le bien et le mal ». C’était une tentation intellectuelle par rapport à quelque chose de séduisant. C’est la séduction qui se passe à l’heure de la mort de chacun, lorsque Lucifer reçoit le droit de nous présenter l’Enfer.

En fait, la liberté solitaire, la dignité mais sans amour, le fait de choisir librement, ce qu’on appelle

« le bien et le mal » sans la présence de Dieu, c’est tout simplement ce qu’on appelle l’Enfer, au sens chrétien du terme. Une liberté orgueilleuse.

Adam et Eve virent que l’obéissance humble du petit enfant était quelque chose de lourd, de pénible pour eux qui étaient des êtres intelligents. Ils trouvèrent que la liberté de choisir soi-même le bien et le mal était quelque chose de formidable et donc ils choisirent de « manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ». C’est donc un péché d’orgueil qu’ils commirent. Il n’y eut aucun autre péché que l’orgueil. Quelle que soit concrètement la manière dont ils réalisèrent ce péché, à la base, c’est l’orgueil, c’est le choix de la liberté solitaire par opposition à l’obéissance d’humilité, d’amour qui les aurait conduit à la vie éternelle.

Aussitôt après avoir « mangé », Dieu ayant senti que la confiance était brisée, se retira et aussitôt, et il y eut toutes les conséquences du péché originel, qui n’est pas une invention catholique, mais bien présent dans le livre de la Genèse et St Paul le reprend en manifestant que la mort est entrée dans le monde humain par ce péché là !

Donc aussitôt, les conséquences tombèrent sur eux, comme en cascade.

La première conséquence est dans leur esprit, l’absence de Dieu. Cette présence tendre et lumineuse qui les entourait toujours, à laquelle ils étaient habitués dont ils n’avaient peut-être pas assez fait attention de la merveille qu’elle était, elle qui rendait le monde si beau, si bleu, un peu comme lorsqu’on est de bonne humeur : le ciel bleu nous parait bleu et lorsqu’on est dépressif, le ciel bleu peut nous paraitre noir, triste, lourd ! Aussitôt donc, la présence de Dieu transforma le Paradis, l’Eden où ils étaient, sans que rien ne change en apparence, les animaux étaient toujours à la même place, les plantes au même endroit, en un lieu d’errance, en une vallée de larmes, à savoir qu’ils se mirent à se méfier des animaux autour d’eux et les animaux réciproquement. Ils se mirent à se méfier l’un et l’autre entre eux, Adam et Eve et à s’accuser mutuellement de la faute.

Leur psychologie qui obéissait si bien à leur âme, se mit à leur désobéir, à reprendre « en partie » sa loi propre. Ils découvrirent aussitôt qu’ils étaient nus, ce qui veut dire tout simplement qu’Adam qui regardait Eve comme une beauté, avec un amour totalement limpide, se mit à découvrir en lui, une convoitise, c’est à dire une capacité à la désirer par égoïsme, comme le fait l’humanité actuellement et ils eurent honte, parce qu’ils sortaient d’une pureté immense, comme des enfants limpides qui tout d’un coup découvriraient un film pornographique.

La deuxième conséquence est celle de leur corps qui devint sensible à la maladie, à la souffrance. Auparavant, ils auraient pu se blesser, mais « les anges dit la Bible, les portaient dans leurs mains, de peur que leurs pieds ne heurtent une pierre » si bien que le mal ne les frappait pas, même à ce niveau là. Les anges, en même temps que Dieu cachèrent leur présence. Ils sont toujours là, bien présents et veillant sur eux de peur qu’il ne leur arrive un malheur fatal. L’humanité n’était pas terminée mais ils étaient cachés. Adam et Eve ne voyaient plus les anges. Ils étaient dans le même état que nous maintenant.

Cet état les conduisit à connaitre un jour la mort physique, mais avant ils durent passer par bien des épreuves, comme la déchirure entre eux mais aussi entre leurs enfants. Toutes les souffrances qui résument la vie de l’humanité, puis la déchéance de la vieillesse et le naufrage de la mort. Abreuvés de souffrances et passant par le Shéol (le passage de la mort) ils avaient compris cette fois, ce qui signifiait vivre sans Dieu et mourir et c’est ainsi, dit la tradition, que lorsque l’ange de Dieu leur apparut de nouveau pour leur proposer la réconciliation avec Dieu et le salut, ils optèrent pour le salut. Ils attendirent pendant des milliers d’années dans un paradis provisoire appelé « Le Sein d’Abraham », au temps de Jésus. Ils attendirent que la Passion soit réalisée et que le Christ vienne les chercher pour les introduire dans la vision béatifique.

Par leur choix, tous les enfants, sans exception, d’Adam et Eve furent conçus sans la présence de Dieu et c’est ce qu’on appelle « le péché originel ». En réalité, l’absence de Dieu, le fait qu’ils n’aient pas « la Charité », que Dieu ne vienne pas vibrer dans le coeur de ces petites âmes à peine créées dans le sein de leur mère, ce n’est pas un péché coupable de la part de l’enfant, c’est le choix d’Adam et Eve et donc on l’appelle originel, non pour signifier qu’il y aurait faute de la part des enfants, mais pour signifier un état objectif de séparation d’avec Dieu. Tout péché mortel sans exception, signifie séparation de la Charité qui unit normalement une âme avec Dieu, dans cet amour d’amitié réciproque. C’est donc un exemple de péché mortel non coupable chez un bébé.

Si Dieu accepta à son corps défendant à Adam que tous ses petits enfants naissent séparés de lui, dans l’errance d’une vie terrestre, c’est parce qu’il prévoyait par là un salut bien plus grand que si Adam et Eve n’avaient pas péchés.

IL faut se souvenir que pour voir Dieu face à face, il est nécessaire d’avoir deux qualités qui expliquent notre passage sur terre :

La première est le fondement : une humilité totale. Plus elle est grande, plus la terre « humus » où peut se planter l’arbre de l’amour peut pousser. C’était la raison pour laquelle Dieu avait demandé à Adam et Eve l’obéissance. Cette humilité aurait suffit pour les conduire au Paradis, c’est certain. Cependant, grâce à leur péché, passant par toutes sortes de souffrances, il est évident que l’humilité que pouvait atteindre les enfants d’Adam et Eve jusqu’à nous, était celle de l’expérience de toutes les misères possibles, misères qui nous conduisent à nous comporter parfois des pires façons.

Nous découvrons notre propre misère, souffrants de l’absence de Dieu qui ne répond pas à nos prières, de l’ignorance du salut, de savoir s’il en existe un. Tout ce qui brise l’âme des petits êtres humains qui passent sur terre.

Le mystère de la souffrance qu’il soit une souffrance chrétienne ou une souffrance non chrétienne avant la venue du Christ, le coeur de l’homme était souvent préparé à une humilité bien plus profonde que l’obéissance simple qui était prévue par Dieu sans souffrance, s’il n’y avait pas eu le péché originel.

La deuxième qualité pour aller au Paradis est l’Amour : il était proposé systématiquement aux enfants d’Adam et Eve. A l’heure de leur mort l’ange gardien leur apparaissait dans la lumière pour leur expliquer pourquoi Dieu s’était caché.

Le vrai sens de la vie est que c’était le Paradis, le Messie qui viendrait etc… jusqu’à Jésus qui vint.

Maintenant, à l’heure de la mort, chaque homme voit Jésus lui-même, Dieu fait homme, ce Dieu infiniment humble et Amour qui apparait accompagné des saints et des anges pour proposer le même évangile. Si bien que personne jamais, n’a jamais été sauvé si ce n’est par Jésus, soit avant son incarnation, par l’annonce de sa venue, soit maintenant, parce que lui même vient annoncer à tous les hommes y compris ceux des autres religions, son salut.

A la plénitude des temps, il y a plus de 2000 ans, Dieu, le Verbe Eternel, décida de revenir expliquer aux hommes cet évangile du début, cet Evangile qui avait été présenté à Adam et Eve. Et il décida de le faire de la meilleure des façons possibles, en se faisant homme. Mais il voulut choisir pour cela une mère.

Seulement, attention ! l’Evangile, ce n’est pas simplement Dieu qui sauve les hommes ! L’Evangile est un mystère d’alliance, ce qui veut dire que c’est un échange de consentements entre Dieu et les hommes…