Dimanche 14 décembre
3e dimanche de l’Avent
Chers amis, décembre est souvent un mois qui file à toute allure. Les préparatifs de Noël s’enchaînent : décorations, courses, invitations, repas à prévoir, réunions à conclure avant la fin de l’année… Tout semble courir… et nous avec. Pourtant, c’est précisément dans ce tourbillon que Dieu nous propose un autre chemin : celui du ralentissement intérieur, celui de la prière.
Plus qu’un sprint émotionnel ou spirituel, l’Avent est un temps d’attente patiente, un apprentissage de la lenteur du cœur. Dans un monde où tout va vite, prier devient un acte de résistance, un choix d’amour. C’est s’arrêter un instant pour dire : « Seigneur, c’est toi que je veux rencontrer. »
L’Immaculée Conception, un signe lumineux de communion
Cette attitude de prière et de confiance, nous l’avons vécue intensément lors de la solennité de l’Immaculée Conception, célébrée le 8 décembre à Mazan. Plus de 300 personnes, venues des villages de notre secteur pastoral, se sont réunies pour prier ensemble Marie, dans la joie et la ferveur.
La procession aux flambeaux qui a précédé l’eucharistie a illuminé les rues du village d’une douce clarté. Cette marche priante dans la nuit fut un moment fort de communion : un seul corps, un seul esprit, un seul peuple rassemblé autour de Marie, notre Mère du ciel.
Pendant que le monde s’agite, nous avons choisi de marcher lentement, dans la paix et le recueillement intérieur, sans trop de bruit ni de chants, mais avec une petite flamme qui, silencieusement, éclairait les rues du village et les maisons. Ce soir-là, la prière nous a redonné le bon rythme : celui du cœur ouvert.
Ralentir le soir pour accueillir la lumière : les vêpres solennelles
On pense parfois qu’il faut avoir beaucoup de temps pour prier. En réalité, c’est la prière qui nous donne du temps. La liturgie des heures, cette belle tradition de l’Église qui sanctifie le temps et unit les chrétiens du monde entier, en est le meilleur exemple : elle découpe nos journées en moments de pause pour se tourner vers Dieu– le matin, à midi, le soir.
Ce simple geste de réciter un psaume fait respirer notre âme. Il nous libère du rythme effréné pour nous replacer dans celui de Dieu. Les moines et les moniales le vivent chaque jour, mais cette prière appartient à toute l’Église. Beaucoup de laïcs la redécouvrent, seuls ou en petits groupes, parce qu’elle aide à ralentir intérieurement sans quitter le monde.
Pourquoi ne pas essayer, en ce temps de l’Avent, de prier chaque jour un psaume ou un court passage de l’Évangile ? Ces pauses spirituelles deviennent des ancrages, des repères de lumière dans nos journées pressées.
C’est dans cet esprit que nous vous invitons à nous retrouver pour la célébration des vêpres solennelles de l’Avent, le dimanche 21 décembre à 18h00 à l’église de Mazan. Alors que le jour s’achève, les vêpres nous invitent à ralentir : on chante les psaumes, on écoute la Parole, on adore le Christ dans le Saint-Sacrement, on récite le Magnificat avec Marie. Tout devient offrande : nos joies du jour, nos fatigues, nos attentes. C’est un moment de paix, de silence, de passage vers la nuit habitée par la présence de Dieu.
De plus, à quelques jours de Noël, ces vêpres prendront une saveur particulière. Elles nous aideront à nous recentrer avant d’entrer dans la fête. Dans la frénésie des derniers préparatifs, prions ensemble pour ne pas perdre de vue l’essentiel : accueillir Jésus humblement, dans la paix du cœur.
Avant Noël, se réconcilier
Enfin, notre chemin spirituel de l’Avent culminera avec la célébration pénitentielle communautaire, le mardi 23 décembre à 18h00 à l’église de Caromb. Là encore, il s’agit de ralentir pour accueillir la miséricorde de Dieu.
Dans le sacrement de la réconciliation, tout s’arrête un instant : nos justifications, nos inquiétudes, nos efforts. Il ne reste plus que la rencontre avec le Père qui relève et qui guérit. À la veille de Noël, venir se confesser, c’est purifier notre cœur pour que la joie du Sauveur y trouve place.
C’est un moment de vérité, de paix retrouvée, un grand souffle qui nous prépare à célébrer la Nativité sans fardeau ni crainte.
Le vrai rythme de Noël
Alors, frères et sœurs, au milieu des préparatifs, des listes et des courses, souvenons-nous : le cœur de Noël ne se prépare pas à toute vitesse. Il s’accueille dans le silence, la prière et la lenteur habitée.
Quand tout s’accélère autour de nous, Dieu nous invite à ralentir par la prière. Il frappe à la porte discrètement, sans bruit, comme l’enfant de Bethléem que rien n’annonce, sinon une étoile. Prenons le temps de cette rencontre. Laissons la prière remettre de la lumière dans nos journées.
Et que Marie, cette femme qui a su attendre et méditer dans le silence, nous apprenne à prier lentement, à aimer pleinement, à accueillir humblement le Prince de la Paix.

