Synode et démocratie

28 janvier 2022

Dimanche 30 janvier 2022
4e dimanche du Temps Ordinaire

Article du père Eric Jacquinet, paru le 19 novembre 2021 sur www.emmanuel.info

Le principe de la démocratie participative est très à la mode. Il a le mérite très louable de chercher à impliquer toutes les personnes concernées par la vie d’un groupe, d’une société, d’un pays. Il en va de la responsabilité de chacun, eu égard à sa dignité. Une démarche synodale cherche aussi à intégrer tous les membres de l’Église, en raison de leur baptême commun. Car tous ont part à l’unique Esprit (cf. 1 Co 12, 13). Nul ne détient l’Esprit Saint à lui seul.

Mais l’Église n’est pas une communauté démocratique. Elle est le peuple de Dieu, un peuple structuré par les charismes et les ministères donnés par Dieu. Le rôle de l’évêque est essentiel dans le discernement des appels de l’Esprit.

On a vu des assemblées synodales voter des orientations pastorales qui n’étaient pas conformes au magistère de l’Église. C’était le résultat d’une absence de communion entre, d’une part, des membres de l’Église, et, d’autre part, ses pasteurs. Il va de soi qu’un tel travail ne peut être fructueux.

La condition de fécondité du travail synodal est l’accueil des dons hiérarchiques et charismatiques que l’Esprit Saint fait à l’Église. Les charismes des laïcs et des religieux sont de grands dons de Dieu faits à l’Église, pour qu’elle puisse accomplir sa mission dans le monde. Le ministère des évêques est aussi un grand don fait à l’Église, pour veiller à la communion et procéder au discernement des appels de Dieu. Tout synode repose sur une juste collaboration entre les évêques, les prêtres, les diacres, les religieux, et les laïcs, chacun à sa juste place. D’ailleurs, durant les dernières décennies, l’Église en Occident a beaucoup progressé sur la coresponsabilité entre prêtres et laïcs. À présent, le progrès porte sur la collaboration entre, d’une part les évêques, et, d’autre part, les ministres ordonnés, les fidèles et les religieux.