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2 octobre 2020

Dimanche 4 octobre 2020
27e dimanche du Temps Ordinaire

Quel visage et quelle vision pour les paroisses d’aujourd’hui ? La paroisse, une fontaine au centre du village (4)

C’est une évidence : les limites géographiques qui définissent la paroisse renvoient immédiatement à l’ensemble des personnes qui vivent sur cet espace. Et parce que la paroisse rassemble ces personnes en raison d’une foi « commune » ou d’un projet chrétien « commun », elle prend l’aspect d’une « communauté ». Et nous remarquons ici un certain paradoxe :

  • A la fois, ces dernières décennies, cette "connotation communautaire" s’est beaucoup répandue dans le langage ecclésial : « l’Église-Communauté », « la communauté des fidèles », « les célébrations communautaires », « faire communauté », etc... Cette tendance manifeste l’émergence d’une sensibilité certaine en faveur des relations chaleureuses entre les personnes, plutôt que des relations hiérarchiques définies par l’institution.
  • Or, d’un point de vue sociologique, pour exister, la communauté suppose un éthos culturel commun et une appartenance élective. La communauté est d’abord choisie pour ce que j’y trouve, ce qui me convient et qui, d’une manière ou d’une autre, me fait avancer et grandir. Or, la paroisse se reçoit telle qu’elle est, c’est-à-dire comme le lieu d’une extrême diversification des milieux sociaux, des aspirations spirituelles, des affinités culturelles. Dès lors, les relations qui s’y vivent ne sont pas immédiatement de l’ordre du partage, de l’échange personnel, convivial et chaleureux. Et puis, il est aisé de remarquer que de nombreux chrétiens qui ont recours à la paroisse pour la célébration d’un baptême, d’un mariage ou d’obsèques, ou même pour la messe dominicale, ne sont pas enclin à entrer dans une « communauté ».

Alors, la paroisse est-elle vraiment une « communauté » ?

A suivre....
P. Yannick Ferraro