Edito du dimanche 17 novembre 2019 - Père Yannick Ferraro

16 novembre 2019

L’émergence historique de la paroisse
6. Les paroisses soumises aux aléas de l’histoire

A partir de la chute de l’Empire Romain d’Occident, en 476, l’évangélisation des moines fait s’accroître le nombre des paroisses et faire d’elles des signes d’unité sociale. La législation ecclésiale favorise la division et l’autonomie sacramentaire des lieux de culte. Le territoire est méthodiquement quadrillé : c’est la naissance de la paroisse comme réalité géographique. Pour assurer aussi l’autonomie financière des paroisses, le prêtre reçoit une demeure, une ferme, et jouit des revenus de la terre pour sa subsistance, celle des pauvres et de l’évêque. Le prêtre est en charge de l’évangélisation de son territoire.
Durant le Haut Moyen-Age, les laïcs ayant participé à l’érection d’églises ou ayant reçu le patronage de l’une d’elles exercent de plus en plus la mainmise sur le patrimoine des églises paroissiales, jusqu’à attribuer eux-mêmes les nominations de clercs ou de prêtres, occultant ainsi le jugement de l’évêque.
Le Concile de Trente de 1545 veut redonner à la paroisse sa place d’organe principal de la pastorale. Le curé doit résider sur place pour assurer toutes les tâches pastorales, (en premier lieu la prédication et la catéchèse), mais aussi pour connaître ses brebis.
La Révolution française remodèle les paroisses selon un parallélisme avec le quadrillage civil : la commune reprend souvent les limites de la paroisse. En France, le concordat de 1801 poursuit cette uniformisation de la hiérarchie ecclésiale « succursale, paroisse, diocèse » avec le modèle de la hiérarchie civile « commune, canton, département », ce qui renforce la conception territoriale de la paroisse. Conception toujours très prégnante aujourd’hui, surtout dans le monde rural.
A suivre....
P. Yannick Ferraro