Samedi 28 août - Saint-Augustin d’Hippone, Père de l’Eglise

27 août 2021

La pensée de Saint-Augustin fut sans doute une des plus importantes pensées pour l’Occident. Des ouvrages, comme « Les Confessions », « La cité de Dieu » … continuent d’inspirer les théologiens, mais aussi les philosophes.

Saint-Augustin est né à Thagaste (Afrique du Nord) en 354, d’une famille de petite bourgeoisie provinciale. Sa mère Monique était chrétienne et son père Patricius, païen, fut convertit par Sainte-Monique à la fin de sa vie. Augustin n’a pas été baptisé enfant, mais Monique lui parlait du Christ et cela a été très important tout au long de son itinéraire.

Cet adolescent de 16 ans, très bon élève, reste livré à lui-même pendant plus d’un an. Son père n’ayant pas d’argent pendant cette période, il lui était impossible de continuer ses études. Il lit particulièrement « Cicéron » qui est le grand maître de l’époque.

Augustin dira plus tard que cet ouvrage a changé ses désirs et que tout d’un coup, il s’est enflammé de désir pour la Sagesse, mais il ne trouvait pas le nom du Christ. Il se plonge alors dans la Bible et la lecture de la Genèse va terriblement le décevoir. Il « tombe » dans les mains des manichéens. Ceux-ci prêchaient qu’il existait un dieu méchant (ancien testament) et un dieu gentil (révélé par Jésus-Christ). Ils vont insister sur les contradictions de l’Ancien Testament et vont chercher à détourner Augustin. Pendant les dix-neuf ans qui suivirent, Saint-Augustin va vivre une désillusion progressive.

Il quitte l’Afrique, à l’insu de sa mère et part à Rome, puis à Milan où il rencontre Ambroise qui petit à petit va faire tomber toutes les critiques qu’Augustin avait à l’égard de la Bible. Ambroise va donner à Augustin le sens de l’existence de l’esprit et pas seulement de la matière.

Augustin va se rapprocher progressivement de la foi de son enfance jusqu’au moment décisif de sa conversion, préparée par la lecture de Paul qui a joué un rôle déterminant et va provoquer son « retournement ».

Il est baptisé des mains d’Ambroise en 387 et va commencer à écrire ses premières oeuvres philosophiques.

Sa mère Monique meurt à Ostie, après un grand moment de contemplation partagé avec son fils.

Augustin retourne à Thagaste suite à sa conversion pour se consacrer complètement au Christ, par le choix de la vie monastique. Il fonde un monastère de frères et réalise l’appel à la vie parfaite qu’il avait entendu et qu’il voulait concrétiser.

En 391 il part pour un court voyage à Hippone, mais il est remarqué par l’Evêque Valérius qui l’ordonne prêtre, sans tenir compte de son désir monastique. Augustin deviendra à son tour évêque à la mort de Valérius.

Cette ordination ne lui fait pas renoncer pour autant à cette vie monastique tant souhaitée. Son monastère va se transformer et devenir un monastère sous les règles de Saint-Augustin.

« Ils n’avaient qu’un seul coeur et qu’une seule âme et ils mettaient tout en commun ».

Tout au long de sa vie, Saint-Augustin approfondira cette pensée :
« Quelle que soit l’importance de la liberté, la Grâce prévient, la Grâce soutient et la Grâce parfait  ».

Saint-Augustin décède le 28 août 430, à l’âge de 76 ans et laisse derrière lui une oeuvre considérable.

Extrait des « Confessions » livre dix - chapitre six  :

Mais qu’est-ce que j’aime, quand j’aime ?

Ce n’est pas la beauté d’un corps, ni le charme d’un moment, ni l’éclat de la lumière que voici, amicale à mes yeux, ni les douces mélodies des cantilènes chantées sur tous les tons, ni le parfum des fleurs, des onguents et des aromates, ni la manne, ni le miel, ni les membres habiles aux charnelles étreintes, non ce n’est pas cela que j’aime quand j’aime mon Dieu.

Et pourtant, j’aime certaine lumière et certaine voix et certaine odeur et certaine nourriture et certaine étreinte quand j’aime mon Dieu, lumière, voix, odeur, nourriture, étreinte de l’homme intérieur qui est mien, où resplendit à mon âme ce que l’espace ne contient pas, où résonne ce que le temps ne ravit pas, où s’exhale ce qu’un souffle ne dissipe pas, où se goûte un aliment que la voracité ne réduit pas, où se noue un enlacement que la satiété ne défait pas.

Voilà ce que j’aime quand j’aime mon Dieu".